Glossaire
 
 
 
        Le présent glossaire n'a aucune prétention linguistique. Il est uniquement destiné à familiariser les lecteurs avec un vocabulaire spécifique utilisé sur la côte pour désigner les lieux. N'ont été reportés ici que les noms génériques qu'il nous semble important de connaître.  En majuscule le nom, éventuellement suivi d'une astérisque s'il est féminin. Entre parenthèses, le nom précédé de son article (d'où parfois un changement de la lettre initiale, phénomène très courant en langue bretonne ; c'est une mutation consonantique), ainsi que la forme  plurielle  du nom. La définition donnée n'est en fait qu'une approche du terme avec le sens tel qu'il est perçu sur le secteur de Lampaul Plouarzel / Porsall par les derniers bretonnants à avoir travaillé sur la côte. La signification qui peut varier d'une région à l'autre, est celle qui a été recueillie lors de nos enquêtes réalisées de 1986 à 1992.  Puis un ou deux exemples extraits de la toponymie de Lampaul Plouarzel ou de ses proches environs.
 
AOD* (an aod, an aochou) : terme désignant d'une manière générale la côte. On le rencontre fréquemment dans le sens plus restrictif de grève, zone de travail pour la pêche ou le goémon.
ex :  an aod vihan    an aochou diez
 
BANK (ar bank, ar bankou) : ce terme désigne un banc de sable, de roches ou de graviers découvrant généralement. On le rencontre parfois pour désigner des basses en mer ou un haut-fond très étendu.
 ex : bank an taraleugeud   bankou a-veaz d'ar fourn
 
BAOZ* (ar vaoz, ar baochou) : probablement emprunté au vocabulaire de la ferme où baos désigne l'endroit où se fait le fumier, ce terme se rencontre fréquemment en toponymie nautique pour désigner une grève ou une portion de grève où le goémon, apporté par la mer, reste pourrir sur place.
ex : ar vaoz vihan    baochou penn ar pont
 
BAZ* (ar vaz, ar bachou) : désigne sur la côte un haut-fond rocheux découvrant à basse mer, mais on le rencontre également dans le vocabulaire du pêcheur pour désigner un fond relativement faible par rapport aux fonds environnants. Il peut donc aussi bien s'appliquer à une roche découvrant de plus de 4 mètres, qu'à un fond de 30 mètres entourés de fonds de 80 mètres.
ex : ar vazenn    baz rodell
 
BEG (ar beg, ar begou) : a le sens d'avancée, de pointe, de saillie. Peut donc s'appliquer à une avancée de roches qui sera couverte à marée haute, ou à une avancée de terre - dune dans la mer.  ex :  beg ar groaz    beg an azen
 
CHAOCHEUR* (ar chaocheur, ar chaocheriou) : dégage une notion d'alignements, de rectitude. On peut le rencontrer pour désigner un pont, un quai naturel ou artificiel, un ensemble de roches vaguement alignées. A Porsall, il a un sens bien particulier : c'est un petit quai en pierres servant au déchargement des bateaux goémoniers à la grève. De construction plus ou moins sommaire, ils devaient  êtres réparés tous les ans ou presque, au printemps, après les tempêtes d'hiver. Ces cales étaient plus particulièrement l'usage des goémoniers qui ne possédaient ni cheval, ni charrettes, et qui débarquaient leur récolte à pied à l'aide des civières.
ex : chaocheur milin an aod    ar chaocheur
 
ENEZ* (an enez, an inizi)  : désigne une île avec un emploi très souple. Il peut aussi bien s'agir d'un îlot, d'une île que d'une presqu'île. Bref, toute structure isolée du reste du paysage, que ce soit à terre ou en mer, est désignée sous cette appellation.
ex : enez arign    enez segal
 
ERO (an ero, ar irvi) : dans le vocabulaire du paysan, ero désigne la partie haute du sillon par opposition à ant ou fos qui désigne la partie creuse. En mer, on le rencontre pour désigner une barre rocheuse affleurante qui relie une île ou un groupe de rochers isolés à la terre. Dans la grève, c'est un simple cordon de sable ou de pierres, entre îlots rocheux.
ex : an ero    kanol an ero
 
KAE (ar c'hae, ar c'haeou) : désigne un talus, un quai de roches sur la grève, mais également un ensemble de basses sous-marines plus ou moins alignées. Comme le chaocheur, il peut être naturel ou artificiel.
ex : ar c'hae bihan    kae gweltog
 
KARREG* (ar garreg, ar c'herreg) : un des trois termes avec roc'h et mean pour désigner une roche. Karreg s'applique aussi bien à une roche isolée en mer qu'à une roche à priori quelconque dans une grève.
ex : ar c'herreg vrein    karreg mari vihan
 
KOSTEZ (an c'hostez, ar c'hostechou) : terme générique pour désigner une portion de côte.
ex : kostez an ae    kostez ar grankedog
 
MEAN (ar mean, ar vein) : se rencontre sous la forme mean ou plus simplement men pour désigner une roche, tout comme roc'h et karreg.
ex : mean an aber    an tri mean
 
PORZ (ar porz, ar porchou) : est généralement traduit par port, mais désigne en fait de manière très fréquente les criques, ou le moindre renfoncement dans la côte, endroits très souvent incapables d'offrir un abri aux bateaux.
ex : porz ar marc'h    porz lann
 
RAVELL (ar ravell, ar ravellou) : désigne l'extrémité d'une basse, d'un plateau, marqué généralement par une roche détachée. Les ravell rencontrés sont disposés de telle manière qu'ils font obstacle au courant de jusant. Un ravell est donc fort apprécié du pêcheur qui peut y mouiller son filet, même par un fort courant de jusant. Les abords immédiats du ravell sont navigables.
ex : ravell forc'h vihan    ravell gweltog
 
ROC'H* (ar roc'h, ar reyer) : désigne une roche, mais est cependant moins utilisé que mean ou karreg.
ex : ar roc'h    ar roc'h zu
 
TOULL (an toull, an toullou) : littéralement traduit par trou, toull revêt en fait plusieurs sens : celui de trou à goémon, et alors on emploit indifféremment porz, celui de trou d'eau, ou celui de trou de pêche en mer.
ex : toull jeñig    toull ar stripou
 
TREZENN* (an drezenn, an trezennou) : formé à partir du mot treas (= sable), trezenn désigne une étendue de sable plus ou moins importante.
ex :trezenn ar roc'h    an drezenn
 
TREÑCH (an treñch, an treñchou) : désigne un cordon reliant deux roches, une île à la terre, une roche à la terre, etc... cordon qui devient impraticable à pied lorsque la mer est haute. Le terme treñch dégage donc une notion de coupure alternant avec le jeu des marées. Lorsque le passage à pied n'est pas possible on dit "treñched eo an enez", dans le cas contraire "didreñched eo an enez".
ex :  treñch an enez    beg an treñch
 
TRUK (an truk, an trukou) : assez proche du terme treñch, truk désigne un passage praticable à basse mer et permettant de gagner à pied un îlot ou une roche. A pleine mer le passage devient un chenal pour les bateaux, on dit alors "truked eo an enez" par opposition à "didruked eo an enez".
ex :  an truk
 


Dernière modification effectuée le 02/01/1999