LE CLERGE
 
Vicaires perpétuels ou Recteurs de Lampaul-Plouarzel.
 
 

Le premier recteur que nous offrent les archives municipales de Lampaul est Yves Bihan

Yves Bihan (... 1639 - 1648)

Le 10 septembre 1640, messire Bihan baptise Marie Vellaza, nom encore bien connu dans la paroisse. Au baptême, assistèrent trois prêtres de l'endroit : Pencalet, Tanguy et Joly. Les prêtres habitués, qui souvent logeaient dans leurs familles, étaient assez nombreux à cette époque. Le 8 décembre, c'est le baptême de Anne Fourdilès, tenue sur les fonts par noble Tanguy Tronson, de Troussian (Trezien), seigneur temporel de Pebruan (?) et Marie... dame de Rosguinac.

A un baptême du 5 février 1641, figure comme marraine Jeanne Coatguilnen, dame de Tressanaon. Le 8 février, nous trouvons comme parrain François Kerjan, seigneur de Kerlaouenan, comme marraine Elisabeth Trento, dame de Prathir.

Le 2 mai, Jean Maguer, sous-curé de Plouarzel, autorisé par le recteur de Lampaul, baptise Gabriel, fils de noble Jean Porsmoguer et de Jeanne du Bois, seigneur et dame de Kermarc'har. Parrain, noble Gabriel le Drenet, seigneur de Kerengar, marraine, Marguerite Kergriel, dame de Kernezne.

Le 9 juin, se présentent, à titre de parrain et marraine, François Kerjan, seigneur de Kerlaouénan et Elisabeth Lignen, dame de Mousguen (Mesguen ?)

le 20 avril 1642, Jeanne du Bois tient sur les fonts sacrés un enfant du village de Kermarc'har (ex oppido Kermarc'har)

Noble Jean Porsmoguer est parrain le 2 juillet de la même année.

Le 3 octobre, Maguer, curé de Plouarzel, baptise Marguerite Vellaza du manoir de Porsmoguer en Trézien, Plouarzel (ex oppido de Porsmoguer).

En 1646 apparaît une de Penanguer comme marraine.

Signalons trois prêtres habitués : J. Pérénes en 1641, Yves Lanuzel en 1643 et Thomas Le Maguer en 1646.
 

Jean Milbéo (1648-1649)

 Le 27 avril 1648, a lieu le baptême de Jeanne Lestidian "de oppido Keroaziliz", du manoir de Kerouzilis. Parrain et marraine : Jean Deincuff et Jeanne Parcevaux, seigneur et dame de Lanhouardon. Celle-ci figure comme marraine à trois reprises en 1648-1649. Jean Deincuff est encore parrain en 1648 et a comme commère Marie Veyer, dame de Kerguénan.
 

Jean Floc'h (août 1649-1658)

 Le 30 décembre 1650, Jean Deincuff et Suzanne le Veyer, dame de Kermadec, sont associés comme parrain et marraine. En 1652, Jean Floc'h est parrain à deux reprises, une première fois avec Jeanne de Parcevaux, une seconde fois avec Françoise Maestrius (?) dame de Keranrosit.
 
 Le 6 novembre, on note l'assistance à un mariage de François Kérian, seigneur de Kerlaouénan. L'année suivante, nous constatons la présence de Jean René... Seigneur de Keralsy. Le 1. septembre, celle de Jean Deincuff et de Jeanne Parcevaux.

 Le 28 janvier 1655, apparaît à un mariage vénérable et discret Messire Jacques de Penfeuntenio, seigneur de la Haye. Il assiste encore à d'autres mariages et fait un baptême le 28 avril 1655. En juillet de la même année, a lieu le baptême de Gabriel, fils de Yves Porsmoguer et d'Isabelle Brec'hic, seigneur et dame de Kerglezian (?), bourg de Tressian (Trézien) en Plouarzel. La marraine est Suzanne Porsmoguer.
 

Jean Milbéo (1658-1672)

 En 1660, M. de Penfeuntenio administre un baptême. Le 7 décembre 1670, il assiste à un enterrement et il est présent à des mariages les 7, 20 et 28 de ce même mois de décembre 1670.
 

Jean Jaouen (1672-1674)

Jean Milbéo mourut le 8 octobre 1672. Un mois plus tard, le 12 novembre, le siège du diocèse étant vacant, le vicariat de Lampaul fut donné par Rome à Jean Jaouen, prêtre de Ploumoguer. (Peyron, actes du Saint Siège, Kerangal 1915)
 

Charles Guéguen (1675-1691)

Les 2 mai et 28 juin 1675, Jacques de Penfeuntenio assiste à des mariages. Quel est donc ce personnage qui apparaît dans les archives de Lampaul depuis 1655 ? Il est seigneur de Haye. Il y a à Ploumoguer un village de la Haye (en breton " an Ae ").

A Trébabu, les de Penfeuntenio étaient Seigneur de Kermorvan. L'un d'entre eux, le R.P. Christophe de Cheffontaines fut général des Cordeliers avec le titre d'archevêque de Césarée. Décédé à Rome, il fut inhumé le 26 mai 1595 dans l'église de San-Pietro-in-Montorio. Sur sa tombe, cette inscription :

   Christophorus a capite fontium
   Christi amore a fonte fuit captus
   Christophorus Penfeuntenyo
   Fons Christi perenne fuit

Tanguy de Penfeuntenio, neveu de Christophe, fut sénéchal de la cour royale de Saint-Renan. Il mourut en 1640.

Il importe de noter, à la date du 22 septembre 1676, le mariage bénit par Matthieu Brenterc'h, sous-curé de Porspoder, de l'une de ses paroissiennes. Ce mariage fut fait en la chapelle de Saint-Sébastien.

En 1677, M. Le Guéguen, ayant souci du culte divin, fit faire un ciboire en argent, encore en usage aujourd'hui. Le pied porte l'inscription suivante :
 "Faict dv tans de Mre Charle Gvegven, vicaire perpétuel de Lanpaol Plovarzel, Jean Le Hir Fabriqve 1677"

...."Le 12 octobre 1682, se passa à Lampaul un événement important : c'est l'enterrement en l'église de Lampaul de Vénérable et Noble Pierre de Boisbaudry, prêtre, sieur abbé de Langan, abbé commendataire de Lampaul, qui fut surpris brusquement par la mort, la veille, au château de Kergroadès, en Brélès. La levée du corps fut faite par M. Servais Moulin, recteur de Plourin-Ploudamezeau. Cinq prêtres conduisirent le défunt jusqu'à Lampaul : deux de Brélès, deux de Plourin, et Yves Piriou..." (document communiqué par M. Le Chanoine Guéguen, Recteur du Folgoat).

Le 16 janvier 1687, nous constatons la présence à un mariage d'Ollivier de Keroullas, seigneur du dit lieu. Le 6 janvier 1690, assiste à un mariage Jeanne de Porsmoguer, dame de Kermarc'har. Le 15 février 1691, ce sera au tour de Jean de Porsmoguer d'être à l'église pour pareille cérémonie. En 1690, figurent aux registres les signatures de Labbé et de Jean Vellaza, prêtres de Plouarzel.
 

Jean Pen (août 1691-1699)

Le 2 février 1692, on note l'assistance à un baptême de Anne Gilette de Porsmoguer, demoiselle de Guergélen. Le 23 mai, écuyer Jean de Porsmoguer figure comme parrain. Le 21 juin, sont présentes à un mariage Jeanne et Anne Gilette de Porsmoguer.

En 1693, c'est le rôle de parrain tenu le 18 octobre par Ecuyer Jean de Porsmoguer, seigneur de Kermarc'har. L'acte de baptême porte la signature de Françoise de Porsmoguer.

Le 12 janvier 1693, Ollivier Prouff, prêtre de Plouarzel, préside un enterrement. Le 30 juillet 1696, on note la présence à un mariage de Jean François de Porsmoguer, sieur de Kerguélen, écuyer. Les signatures de Jeanne de Porsmoguer, dame de Kermarc'har et de demoiselle Françoise de Porsmoguer
figurent à la fin d'un acte de baptême du 7 septembre 1696.

Le 4 août 1698, nous notons l'administration du baptême par R. Sininimant, recteur de Lanildut.
 
 

Jean Tanguy (1699-1720)

Avec la permission de Jean Tanguy, vicaire perpétuel, Jean Autret, recteur du Faouet en Cornouaille, fait un baptême le 28 septembre 1700. Parrain fut Vincent de Poulpry, Chevalier, Seigneur de Keroullas ; marraine, Catherine Marthe de Bouillon, marquise de Sanzay. Le manoir de Poulpry, qui existe toujours, bien que réduit, se trouve en Ploudaniel. M. Poulpry fut doyen de la collégiale du Folgoët. Vincent de Poulpry habitait le manoir de Kerbrosel en Plouarzel, dont le colombier existe encore drapé de végétations. En 1700, M. Tanguy assiste en la chapelle de Saint-Eloi en Plouarzel à un mariage auquel est présent Vincent de Poulpry. Dans un baptême du 23 avril 1702, Catherine de Bouillon, demeurant à Pratmeur en Ploudalmezeau, tient le rôle de marraine. Le 5 mai 1706, François de Porsmoguer assiste à un enterrement. Le 9 octobre 1709, un acte de mariage porte la signature de Charlotte de Kerret. Messire Tanguy dit une messe de mariage le 8 juillet 1716 et la bénédiction nuptiale est donnée par Messire Jean Perrot, bachelier en Sorbonne, directeur des Dames religieuses Ursulines de Lesneven. Le 25 octobre 1717 , Vincent de Keroullas assiste à un mariage. Le 28 mai 1720, Jean Tanguy fait son dernier baptême. En juin, il est remplacé dans l'administration de ce sacrement par François Jaouen, prêtre. Le 21 de ce mois, il quitte ce monde et voici son acte de décès : " Le corps de Messire Jean Tanguy, prêtre et vicaire perpétuel de Landpaul, a été inhumé dans le portique de l'église paroissiale du dit Landpaul, le vingt et deuxième juin mil sept cent vingt et mourut le jour précédent dans son manoir presbytéral après avoir reçu les sacrements. Ont assisté au convoi F. Briant, C. Cloître, François Jahouen, prêtres, et François de Porsmoguer."
 

Guillaume Maguer (août 1720 -1729)

Le 22 février 1724, Jean-François de Porsmoguer assiste à un mariage. En 1727-1728, les registres portent assez souvent la signature de Pierre Gravran, prêtre. Le 3 avril 1728, Le Briz, recteur de
Lanildut, assiste à l'enterrement de Guillemette Floc'h, soeur du Tiers-Ordre. Le 30 du même mois, le
baptême de Jean Quéré est fait par Messire François Le Muzellec, prêtre de Trezien, en Plouarzel.

Le 29 janvier 1729, Le Maguer préside un enterrement et il meurt le 10 février. Il fut enterré le
lendemain dans l'église, en présence de Le Bris, recteur de Lanildut, Le Borgne, recteur de Larret,
Guillaume Kerouez, curé de Ploumoguer, de quelques autres prêtres et de François de Porsmoguer.
 
 
Pierre-Jacques Gravran (1729- 1736)

Le 18 février 1732, Jean-François de Porsmoguer, seigneur de Kermarc'har, signe à deux reprises un acte de mariage. Le 23 juin, Le Briz, recteur de Lanildut, "promoteur de l'archidiaconé d'Ac'h" bénit un mariage.

En 1734, Jean-François de Porsmoguer et Robine Françoise Olive de Kerroullas, seigneur et dame de Kermarc'har, demeuraient à Cohars, manoir situé àPloumoguer. Le 13 juin de cette année, il leur naquit une fille, Françoise Marie qui fut baptisée le surlendemain, en l'église de Ploumoguer, par M. Gabriel de Keroullas, recteur de Larret. Parrain fut François de Keroullas, recteur de Porspoder, marraine Catherine de Keroullas, dame de Bel-Air.
 

Gabriel Cloatre (1736-1754)

Le 20 juin 1738, Jean François de Porsmoguer tient le rôle de parrain. Le 5 juillet 1739, est parrain François Renan Marie de Porsmoguer, seigneur de Kermarc'har. Le 22 novembre 1745, Jean-
François de Porsmoguer assiste à un mariage. Le 21 janvier 1750, c'est le mariage de Joseph Lamour du Conquet et de Marie Lanuzel de Lampaul, en présence de G. Blot, prêtre, Jean-François de Porsmoguer, Hervé de Gourio, et de Keroullas, seigneur de Kermarc'har.
 

François Pape (1754-1760)

Le 14 janvier et le 22 juillet 1755, Jean-François de Porsmoguer assiste à des mariages. Le 11 avril 1758, meurt, à Kermarc'har, Gabrielle Kervran, personne de service. L'enterrement a lieu le lendemain en présence des demoiselles Marie-Josèphe et Marie-Jeanne de Porsmoguer.

Le 13 septembre 1758, Marie Gratien, du Reun, fut inhumée "dans un coin du cimetière de Saint-Sébastien bénit pour cet effet". Notons ce détail. Désormais on laisse le cimetière de l'ancienne église paroissiale pour inhumer dans celui de Saint-Sébastien. Pourquoi ? Parce que l'ancienne église était en ruines.

Messire Le Pape mourut le 20 novembre 1759 et il fut enterré le lendemain en présence de Messires Roland Hacquart, recteur de Ploumoguer, Le Gléau, Gallic et Piriou, prêtres, Lacoste, curé, J. Lanuzel, curé d'office de Plouarzel, et René Kermergant, acolyte.
 

Armel Joseph Iliou (1760-1783)

Mr Iliou signe "curé d'office" le 11 février 1760 et "vicaire perpétuel" le 19 mai de la même année. Le 8 octobre 1762, Marie Josèphe de Porsmoguer signe comme marraine...

Le 12 juillet 1763, le Recteur de Lampaul adresse le billet suivant à M. Jourden, juge de l'Amirauté de Brest : "On vient de me dire qu'on a trouvé le cadavre d'un homme entre Lanildut et Porzpaul, sur la côte, et qu'il est inconnu à tous ceux du quartier ; il est seulement visible que c'est un noyé. Voudrez-vous bien donner vos ordres pour en faire la sépulture ecclésiastique ?"

En 1763, on inhume trois cadavres dans l'église de Saint-Sébastien ; les autres vont au cimetière. Le 13 février 1766 est enterré, dans le portique de l'église, un enfant venant du personnel du Manoir du Prieuré. Ce manoir, dénommé prioldy, était le presbytère de l'époque. En 1769, on enterre encore dans l'église, ensuite dans le cimetière exclusivement. C'est qu'était intervenue la défense officielle d'enterrer dans les églises.

Le 20 juin 1771, Messire Jérôme François de Keroulas, chanoine et vicaire général de Léon, établit la confrérie du Rosaire dans l'église Saint-Sébastien.

Trois ans plus tard, le recteur de Lampaul répond dans les termes suivants à l'enquête de Monseigneur de la Marche, évêque de Léon, sur la mendicité :

"La paroisse de Lampaul-Plouarzel a 360 habitants communiants, dont il y a environ 50 pauvres ou mendiants, ou qui ont besoin de la charité pour subsister. Deux choses occasionnent la mendicité dans cette paroisse, sans parler de plusieurs autres causes qui lui sont communes avec les autres paroisses :

1 - la perte des matelots qui ont laissé des veuves et des enfants mineurs sans aucune ressource ;

2 - la discontinuation ou du moins une grande diminution dans le débit des pierres de taille pour le Roi, à Brest, qui faisait le meilleur commerce de la paroisse, il y a quelques années.

Les mendiants, si l'on excepte les vieillards et les infirmes, sont tous des mineurs qui ne trouvent pas d'occasion de s'embarquer ni de se placer ou ne sont pas en âge ni en état de travailler.

Un moyen, qui me paraît assez suffisant pour que les pauvres de la paroisse ne souffrissent pas, serait d'empêcher que les étrangers ne vinssent ni quêter, ni mendier dans la paroisse, et de faire une quête, une fois ou deux par an dans la paroisse, pour les pauvres, et d'établir un économe pour en faire la distribution à chaque pauvre, suivant ses besoins, et refuser à ceux que l'on saurait en état de travailler et de nourrir leur famille sans aumône.

Je ne connais pas d'autres moyens de soulager les pauvres de cette paroisse que la charité des particuliers, vu qu'il n'y a aucune espèce d'établissement, ni aucun fonds sur lequel on pourrait faire cet établissement.

La défense qu'on vient de faire aux Armoriquains de couper les goémons hors des trois premiers mois de l'année, et d'en vendre aux autres paroisses, nous est très préjudiciable, car ces mois sont les moins propres pour sécher les goémons, et les pauvres gens, après l'avoir séché, sont obligés de le donner pour presque rien aux habitants, ne leur étant pas permis de le transporter hors de la paroisse."

En 1783, M. Guiavarc'h est curé de Lampaul et il le sera jusqu'en 1786 exclusivement.
 
 

Hervé Le Guen (1784-janvier 1786)

De Lampaul, M. Le Guen passa comme recteur à Milizac.
 

Mathieu Toullec (1786-1792)

Né à Plouider en 1730, Mathieu fut promu au sacerdoce en 1760. Avant d'être recteur de Lampaul, il fut curé de Guicourvest.

Voici, à titre de spécimen, l'acte de sépulture d'un naufragé du 4 février 1786 : "un cadavre habillé comme matelot ayant autour du col un vieux mouchoire et une courte câmisole bleue, deux paires de culottes, celle au dessous noire, celle au dessus longue en toile, et chaussé de bas en laine grise, paraissant avoir été long temps dans la mer, par la dissolution de quelques uns de ses membres qui avaient disparus, fut jetté par les flots de la dite mer sur les cottes de Lampaul-Plouarzel, le 4 février 1786 et y fut le même jour par permission écrite de Monsieur Bergevin fils faisant pour Monsieur le Procureur du Roy de l'amirauté, inhumé en terre bénite par le soussigné Toullec."

Un état des revenus de la paroisse en 1786 nous indique que la fabrique de Saint-Paul avait 132 livres de rente et 90 de revenu casuel ; la fabrique de Saint-Sébastien et du Rosaire, 59 livres de rente et 130 de revenu casuel.

Désirant rattacher à son séminaire, pour augmenter ses revenus, le prieuré de Lampaul, Monseigneur de la Marche s'informa en 1786 de l'état des choses, et voici le rapport qui lui fut fourni.
 
"Ce prieuré est possédé en commende par un abbé Picaud de Brest, âgé de 18 ans. Le revenu est de 2 100 livres, mais il doit au Recteur une portion congrue de 700 livres et 300 livres de charges. Les fondations produisent au Recteur 34 livres. Les offrandes auxquelles il n'a point de part suffisent à l'entretien de l'église.

Il est en général fâcheux et nuisible au service spirituel des paroisses qu'un curé soit seul, lors de ses absences forcées, où les maladies laissent les paroissiens sans secours, en raison du petit nombre de prêtres qui se trouvent dans les paroisses voisines où le nombre de prêtres secondaires diminue
considérablement.

Il y a dans le diocèse, des missions, des retraites fréquentes d'hommes et de femmes, et il est fâcheux qu'un Curé de Lampaul, homme zélé et capable, ne puisse pas s'absenter pour travailler. Il serait
facile de détacher de la paroisse voisine (Plouarzel) un assez grand nombre de villages, ce qui augmenterait le revenu de Lampaul de 350 livres et le nombre d'habitants de 300. Ainsi le Recteur pourrait avoir un vicaire."
(Peyron et Abgrall : Notices sur les paroisses - vol V - page 210)

En 1786, Monseigneur de la Marche adresse une circulaire aux recteurs pour les engager à envoyer une ou deux femmes de la paroisse suivre des cours d'accouchement pour être à même de rendre service à une époque où les médecins étaient fort rarement appelés dans les campagnes. On annonça la chose en chaire. A Lampaul, nul ne s'inscrivit. (Peyron ibid vol II- p 339-340.)
 
 
 

Prieurs commendataires
 

La commende était l'usufruit d'un bénéfice ecclésiastique octroyé par le Saint Siège à une personne qui résidait souvent loin de ce bénéfice. Ce personnage versait une "portion congrue" au vicaire perpétuel ou recteur résidant.

Voici quelques-uns de ces prieurs qui possédèrent le bénéfice de Lampaul à titre commendataire :

En 1680, le sieur Boisbaudry, abbé de Langan

1707 : M. Taillefer de Barrière, abbé de Saint-Martial de Limoges, qui eut en 1711 un procès avec Marie de Coataudon, veuve de Claude de Silguy, épouse de Joseph de Bellingant.

 ... 1748-1766 : Claude Sylvestre Ollivier, docteur en Sorbonne de la Société Royale et Maison de Navarre de la Faculté de Paris. Ce personnage loue pour neuf ans le prieuré à Le Gléau et Le Ru, moyennant 1 200 livres et un boisseau de pain bon à cuire".

1776 : Le duc de Lauzun, décimateur commendataire, donne 500 livres au recteur et en garde
pour lui 2 250.

1786 : Le commendataire est un abbé Picaud, de Brest, âgé de 18 ans.
 
 
 

LA REVOLUTION
 

A l'époque où s'ouvre la Révolution, Lampaul compte 495 âmes. Il y a 66 citoyens actifs, dont 25 seulement sont éligibles. La commune, qui appartient au canton de Brélès, est divisée en trois sections : Saint-Sébastien, Perros et Kéryevel.

Réunis le 18 février dans l'église paroissiale pour organiser le Conseil Municipal, les habitants de Lampaul nomment président, Pierre Milbéo, secrétaire, Hervé Podeur, procureur, Jacques Allançon. Sont nommés, de surcroît, deux officiers municipaux et six notables.

L'entretien de l'horloge est confié à François Cabon, horloger à Saint Renan. Deux cloches sont à réparer, dont l'une est nommée "la cloche de Saint Paul".

Nul ne veut faire partie de la Garde Nationale, sous le prétexte que l'on avait à surveiller les côtes.

En septembre 1792, les douaniers prêtent serment. On prie la population de surveiller le débarquement venant de Jersey et Guernesey.

M. Toullec est alors recteur de Lampaul. Fidèle aux engagements de son sacerdoce, il refuse le serment schismatique à la Constitution Civile du clergé. Il reste en charge jusqu'au 7 juillet 1792, jour où il administre un baptême ; puis il quitte la France pour l'Espagne.

Le 26 septembre 1792, les officiers municipaux de Lampaul procèdent àl'inventaire du presbytère où habite la soeur de M. Toullec et voici en quels termes ils concluent leur procès-verbal :
"Attendu son délogement à la Saint-Michel prochaine, sous sa responsabilité des effets ci-après, nous lui permettons de transporter une armoire, deux tables, un buffet, pour pouvoir se réfugier à sa sortie, ainsi qu'un lit, de tous lesquels effets elle demeure responsable vers nous, officiers municipaux" (archives municipales).

Le 1er octobre, a lieu l'inventaire de la sacristie. Parmi les objets inventoriés figurent une croix, un encensoir, un soleil (ostensoir), trois burettes, un ciboire et une coquille, le tout en argent.

Le 20 octobre, le maire, Thomas, se charge de 150 volumes et autres objets en bois appartenant à Françoise Toullec, soeur de Mathieu "qui s'est réfugié en Espagne", dans la pure intention de l'obliger
(archives municipales).

M. Toullec, dont la présence est constatée à Tolède en 1794 par l'abbé de Liscoat, dut mourir avant la fin de la Révolution (Peyron et Abgrall, Notices sur les paroisses, vol V - p. 212).

Saluons bien bas ce héros de la Foi qui, pour rester fidèle au serment de son ordination sacerdotale
et à la Sainte Eglise Romaine, endure, en des temps troubles, toutes sortes de privations et de souffrances, risquant sa vie par amour pour Dieu...

Entre temps, le maire préside un enterrement le 24 août. Puis c'est M. Morel, curé intrus de Ploumoguer, qui va remplir les actes de culte public. Les registres portent deux actes de baptême à son actif, en date du 19 et du 26 septembre 1792. Et voici un procès-verbal de mariage, bénit par lui le 6 novembre :
"J.M. Thépaut et Marie Guillimen ont été mariés par le citoyen Morel, en vertu d'une permission du citoyen Expilly, évêque du Finistère."

En février 1793, la municipalité écrit au district de Brest :
"Nous attendons depuis longtemps une messe dans notre église paroissiale, ce qui nous a été accordé par le citoyen Morel, curé de Ploumoguer, qui se donne la complaisance et la peine de venir nous dire une messe le dimanche et fête par bon et mauvais temps, surtout par rapport au baptême et mariage et décès. Nous voulons et souhaitons qu'il plaise aux citoyens administrateurs du district de Brest ; en nous le donnant, vous augmenterez, par son exemple, le grand nombre de citoyens qui se trouvent dans notre commune, nous espérons tout de vous et aurons l'honneur de marcher sous vos drapeaux"
(arc. munic. de Lampaul).
 
Morel resta cependant jusqu'au 13 octobre 1793 à Ploumoguer, où la vie lui était intenable. A cette date, "secouant sur Ploumoguer la poussière de ses souliers", il alla fixer ses pénates sous le ciel plus patriote de Lanildut. Loin de rétracter ses serments, ce ministre infidèle du culte catholique fait la déclaration suivante à la date du 8 messidor an VI (27 juin 1798) :

"Pour me conformer à l'article 3 de l'arrêté du directoire exécutif du 5 prairial dernier qui détermine un mode pour le payement des pensions ecclésiastiques. Je déclare et certifie pour tout où besoin sera que j'ai fait tous les serments et soumissions exigés par les lois depuis le commencement de la révolution jusqu'à ce jour, et que je n'en ai rétracté aucun.

A Kermergant, commune de Lanildut, canton de Brélès
(archives départementales 18 L 90)...

Le 6 prairial de l'an II de la République (25 mai 1794), comparut devant René Thomas, maire de Lampaul-Plouarzel, René Corric, juge de paix et officier de police du canton de Brélès ; il lui déclara
qu'ayant été instruit que plusieurs cadavres étaient exposés dans les grèves de Porsguen et de Saint-Egarec (Porstpaul), en Lampaul, il s'était transporté sur les lieux incontinent et y avait rédigé un procès-verbal dont voici les traits essentiels : deux cadavres furent trouvés à Porsguen, mutilés et meurtris, l'un d'un garçon de 14 à 15 ans, l'autre de plus grande taille. Un extrait baptistaire, découvert sur ce dernier, attestait qu'il s'appelait François Losset de la commune de Rospes, district de Lannion (Côtes-du-Nord). Dans ses poches, deux assignats, l'un de cent sous, l'autre de dix sous. A Porspaul, on trouva un troisième cadavre. Au dire des habitants, ces trois corps morts provenaient du naufrage, survenu trois semaines auparavant, de la gabarre de l'Etat, le Pihoué. Des démarches furent aussitôt faites pour l'inhumation de ces naufragés.

Deux jours plus tard, Corric comparait encore devant Thomas et lui déclare, qu'ayant appris qu'un cadavre était exposé dans la grève de Vaos-vras en Lampaul, il se transporta sur cette plage voisine de Porscaff et libella un procès-verbal dont nous reproduisons la substance :

"Un cadavre a été trouvé sur les dunes assisté de deux habitants de l'endroit, Charles Russaouen et Hervé Le Roux, commandés par la municipalité de la commune pour garder le cadavre toute la nuit. Tout dénotait un homme d'âge mûr. Dans ses poches "une pipe et un couteau à pied noir du plus bas prix." Ses hardes furent laissées aux mains des gardiens susnommés pour se les partager entre eux et avec ceux qui avaient tiré le cadavre des flots ou en avaient fait la première découverte. Ce naufragé fut enterré dans le cimetière de la commune (arc. munic.).
 

Recteurs depuis le Concordat

René Marzin (1804-1807)

Né à Plouarzel en 1754, promu au sacerdoce en 1786, René Marzin refuse le serment. Nommé recteur de Lampaul-Plouarzel, il desservait provisoirement Plouarzel et même y résidait plus souvent, car la municipalité de Lampaul ne pouvait lui offrir comme logement qu'une chambre au-dessus d'une auberge. En 1807, M. Marzin quitte Lampaul qui fut privé de pasteur jusqu'à juillet 1809.
 

Yves Provost (1809 - 1810)

Né à Guilers en 1751, il y était curé au moment de la Révolution. Les archives de l'évêché nous apprennent qu'"inébranlable dans sa résolution, il n'a jamais quitté sa paroisse". En 1804, il est à Guilers avec une santé à peu près usée. Retiré à l'île Molène, il reçut une lettre des habitants de Lampaul qui le suppliaient de leur venir en aide. Il leur consacra ses dernières forces ; mais arrivé à Lampaul en octobre 1809, il y mourut le 27 octobre de l'année suivante. La paroisse devait demeurer privée de recteur jusqu'en 1828, malgré les instantes réclamations des paroissiens.

Le 15 mai 1821, le conseil municipal expose : "Depuis neuf ans, nous sommes privés de recteur et notre situation est d'autant plus pénible que nous sommes très fidèles et très attachés à notre religion. Nous avons acheté un presbytère pour la somme de 3 000 Francs : la maison est neuve, avec un jardin cerné de murailles de 9 pieds de hauteur. L'église nouvellement peinte et dorée, quantité d'ornements, horloge et  croix de mission, le tout en très bon état. Nous sommes réduits à prélever une somme annuelle de 196 Francs aux vicaires de Plouarzel qui viennent dire la messe, ce qu'ils ne font qu'avec beaucoup de peine en hiver".

Ces instances, le maire Appéré les renouvela le 24 août 1826, mais ce ne fut qu'en 1828 que l'évêché put envoyer à Lampaul un recteur pour y rester.
 

Jean Stéphan (1828-1839)

Il fit réparer la chapelle Saint-Egarec en 1838. Les frais s'élevèrent à 900 Francs.
 

Yves Le Saout (1839-1869)

Par ses soins, le clocher de la chapelle Saint-Sébastien fut muni de deux cloches en 1860. La troisième date du 22 messidor an VI de la République. On songea en 1869 à agrandir l'église et M. Guérannic, architecte, fit à cette occasion un devis très détaillé, conservé dans les archives du presbytère.
 

Laurent André (1869-1873)

Ce prêtre originaire de Guipavas ne passa que quatre ans dans la paroisse.
 

Jean Marie Bergot (1873-1892)

M. Bergot, originaire de Lannilis, fit bâtir en 1883 le nouveau presbytère, avec M. Guérannic comme architecte et M. Julien, de Saint-Renan, comme entrepreneur.
 

Jean Marie Le Ru (1892-1901)

En 1896, on sonna trop fort la petite cloche : elle tomba à terre et se brisa. M. Le Ru la fit refondre. Le 11 décembre 1899, Lampaul, qui faisait partie au spirituel du doyenne de Ploudalmezeau, fut rattaché à celui de St Renan.
 

Joseph Quentel (1901-1920)

Né à Lambezellec, M. Quentel fut professeur au Petit Séminaire de Pont-Croix où il enseigna jusqu'à la quatrième inclusivement, puis vicaire à Plouguerneau. Il était recteur quand, par la suite de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'inventaire eut lieu dans son église le 6 mars 1906. L'édifice était fermé, mais l'agent du fisc put y pénétrer par une porte latérale demeurée ouverte.

En 1920, M. Harchelon, maire, fit élever dans le cimetière un monument-souvenir pour les morts de la grande guerre. Il fut bénit par M. Martin, premier vicaire de Saint-Renan, délégué de son Curé.

 
Joseph Bervas (1920-1927)

Originaire de Plounéventer et vicaire à Spézet, M. Bervas arrive àLampaul le 28 septembre 1920. Deux ans plus tard, en août et septembre, un coin de la partie ouest de l'église menaçait ruine. M. Harchelon, maire, fit faire les travaux nécessaires par M. Cornen, entrepreneur. Les frais montèrent à environ 7 000 Francs. Grâce à la générosité des paroissiens, M. Bervas fit repeindre les boiseries du choeur, les lambris, les tribunes, les autels latéraux, la chaire à prêcher et les deux confessionnaux. A la même date fut remplacé le chemin de croix qui tombait de vétusté. Le nouveau chemin de croix, qui coûta 900 Francs, fut bénit le 16 février 1923 par M. Lohéac, recteur de Plouarzel. En 1927, M. Bervas fut promu à Bodilis, où, après avoir donné sa démission en 1950, il est resté jouir de sa retraite.
 
 

Joseph Tanguy (1927-1931)

Précédemment recteur de Plourin-Morlaix, M. Tanguy prit possession de Lampaul le 4 Novembre 1927. Il fit réparer la toiture de l'église, endommagée par la tempête.
 

Jean Marie Godec (1931-1933)
 

Armand Martin (22 mars 1933 - ....)

Né à Nevez en 1881, prêtre depuis 1906, M. Martin fut successivement vicaire à Pouldreuzic et à Plouvorn. Voici 17 ans passés qu'il est à Lampaul et il a accompli bonne besogne.

Le 22 août 1933, il achète le presbytère, puis fait exécuter des travaux àl'église et à sa maison curiale. Puis en janvier-février 1935, il donne une mission. Deux ans plus tard, ce sont des travaux de peinture et de vitrerie dans l'église. L'année 1939 voit une oeuvre d'importance : la construction de l'école chrétienne, bénite le 23 juillet. Des retraites et une adoration ont lieu en 1942-1943. Cette même année 1943, un préau couvert est construit à l'école libre. En 1946, M. le Recteur donne une Mission et acquiert de nouveaux ornements pour le service du culte. L'année suivante, il fait agrandir la cour de l'école, bâtir un mur du côté de la mer, un préau et un lavabo.

D'accord avec lui, le maire, M. Husiaux, réalise en 1948 une sérieuse restauration de la chapelle Saint-Egarec qui pourra désormais en toute sérénité défier le sable de la dune autant que le vent du grand large... Dans un procès-verbal de visite canonique faite par Monseigneur de la Marche le 10 août 1774, l'évêque déclarait qu'il serait à propos d'obtenir l'entière suppression de l'église de Saint Egarec en ruines. On a bien fait de la conserver.

Enfin en 1949, M. Martin fait exécuter à l'église paroissiale des travaux de badigeonnage et de vernissage.
 
 

Arrivés à Lampaul le 22 juin 1940, les Allemands en repartiront le 7 août 1944. Lors de leur arrivée, des Français s'embarquèrent au Conquet sur le Vauquois. Ils pensaient rejoindre l'Angleterre, mais le Vauquois sauta sur une mine le 18 juin et plusieurs des noyés furent inhumés à Saint-Egarec. Le 17 avril 1943, a lieu en cette chapelle Saint-Egarec l'enterrement de 7 aviateurs américains. Les Allemands leur rendent les honneurs. Le quadrimoteur s'était abattu à côté de Kervalc'har après avoir lâché des bombes, à la grande frayeur des habitants.

 

 Le 16 août 1943, se noyait, devant l'île Ségal en Trézien. M. Louis Le Goff, tout jeune prêtre, originaire de Lampaul. Ses obsèques eurent lieu le 18. A cette occasion, le vénérable Monseigneur Duparc écrivait à M. Martin la lettre suivante :

"Cher Monsieur Le Recteur, Je suis navré. Je plains la famille et je plains le diocèse. Le sacrifice sera aussi pénible pour nous que pour vous tous. Dites-le aux parents du cher défunt et à tous les paroissiens. Dieu a ses vues qui nous déconcertent sans nous décourager. Prions. Je dirai la messe vendredi pour M. Le Goff.

 Je vous bénis tous et vous assure de mon affectueux dévouement en N.S.".

     Adolphe, évêque de Quimper.
 
 
 
 
 

LE MONUMENT AUX MORTS DES DEUX GUERRES
 

Voici les noms des hommes de Lampaul morts pour la patrie en 1914-1918
 

Allançon Bernard  18 ans
Doher Marcel 23 ans
Kerros Christophe  28
Allançon Olivier 28
Eliès François 23
Kerros Etienne 26
Balanche Jean-Marie  39
Elies Hervé 29
Lannuzel Paul 43
Bescond Jean 28
Evrard Maurice  20
Le Gall François 20
Bonaventure Jean-Marie 29
Gélébart Gustave 35
Le Guen Laurent 40
Bothorel Pierre  20
Guéna Louis 23
Louédoc Marcel 26
Cotanéa François 36
Guichoux Jules 19
Lucas Etienne 23
Colleau François 22
Jézéquel Charles-Louis  31
Marzin François-Marie 42
Colleau Théophile 35
Jézéquel Germain  25
Quinquis Jean Marie  36
Cornen François 33
Joncqueur François-Marie 38
Russaouen Jacques  27
Cornen Edouard 38
Kérébel François 19
Russaouen Jean-Claude 28
Croisier Ernest 39
Kérébel Prigent 21
Doher Pierre 24
Kérebel Yves 36
 

 
 

Guerre 1939 - 1945
Sont tombés au champ d'honneur

Balanant Louis  23 ans
Kerros Jérôme 30 ans
Blaise Pierre  27
Kerros Louis 33
Corolleur François 32
Kerros Paul  27
Fischer Alfred 29
Le Lann Jean 34
Guichoux Emile 22
Menguy Emile 34
Jézequel Jean 19
Monot François 27
Kérebel Sylvain 32
Tréguer Jean 33
 
 

Victimes civiles

Bosseur Georgette 29 ans
Kérebel Etienne 39
Bothorel Arsène 23
Lamour Jean 40
Diverrès Jean 21
Le Moign Tanguy 29
 
 


Dernière modification effectuée le 3/1/1999