Croyances et superstitions

Croyances et superstitions

 

 

Les longues soirées consacrées à étudier le vocabulaire breton à Lampaul en compagnie de ma grand-mère Kerebel ont été pour moi l'occasion de noter quelques croyances païennes et autres superstitions. Il m'est paru intéressant d'en faire part aux lecteurs de Peseurt' Nevez. Dans le but de confirmer et de compléter la mémoire de ma grand-mère, j'ai contacté une petite quinzaine de Lampaulais "de souche" en avril 1999.

Réaliser ce type d'enquête est particulièrement délicat pour deux raisons. La nature même du sujet ne se prête pas à l'élaboration d'un questionnaire type puisque tous les aspects de la vie quotidienne sont susceptibles de révéler une superstition quelconque. Il serait donc nécessaire d'envisager une étude ethnologique approfondie de Lampaul pour pouvoir espérer réaliser un collectage systématique sur le sujet. Et puis, le fait qu'on s'intéresse à des croyances doublement interdites (par l'Eglise et par l'Ecole) ne facilite guère l'accès à l'intimité des familles. En quelque sorte, la liste établie en compagnie de ma grand-mère m'a servi de clef pour entrer dans ce monde mystérieux et caché, et a permis d'amorcer des discussions sur ces sujets délicats (on sent chez certaines personnes une gêne évidente à communiquer des croyances païennes).

Le but affiché ici est de communiquer le fruit de mes recherches, ce qui permet d'attester à Lampaul des croyances certainement très anciennes. Je laisse aux spécialistes le soin de les analyser, si nécessaire.


1. Les prêtres


Les premières pensées des personnes contactées étaient pour les fantômes et autres maisons hantées. Assez curieusement, ces phénomènes inexplicables sont unanimement attribués au pouvoir malin de certains recteurs ou curés pas très "catholiques. Tout le monde m'a raconté l'histoire d'un recteur de Plouarzel, surnommé Biel ar C'hi Du, qui possédaient des pouvoirs dignes de sorcellerie. On narre encore le jour où ce recteur s'en allant comme à l'accoutumée gueuletonner un dimanche midi à Brélès, rencontra un paysan en train de gouzerer au bord de la grand-route près de Tréoulan. Le fermier, qui n'avait pas sa langue dans sa poche, dit :

- C'hwi zo o vond de gorvata adarre ! (vous allez vous remplir la panse une nouvelle fois !)".

Biel ar C'hi Du lui répondit en le regardant droit dans les yeux :

- Te ne gorvati ket kalz ahe ! (toi, tu ne gueuletonneras pas beaucoup ici !)"

Et le gars est resté là à cheval sur son talus, comme s'il avait été hypnotisé ! Ce n'est que le soir, au retour de l'homme d'église, qu'il pût retrouver ses esprits et rentrer chez lui. En breton, on dit : "skouet eo bet", il a été sous l'influence du mal, ensorcelé en quelque sorte.

On raconte également comment au siècle dernier à Kergador (village de Trézien), la population, peu encline à fréquenter l'église paraît-il, était terrorisée les nuits de pleine lune par le diable en personne qui venait danser près des maisons. Un vrai diable avec une peau de bête et des grandes cornes ! Mais un jour, un des hommes du village rentra de la guerre avec son fusil dans son paquetage. A la pleine lune suivante, voyant effectivement le diable devant sa maison, il fit feu sans se poser de questions. Le diable s'écroula. Les plus hardis vinrent voir et reconnurent le bedeau déguisé... L'affaire fut étouffée par les responsables de la paroisse.

Les prêtres sont donc explicitement accusés par la population d'avoir abusé de pouvoirs occultes pour terroriser certaines familles et ainsi asseoir leur autorité. La peur est le début de la sagesse ?
 



 

2. L'Ankou


L'Ankou, ce grand squelette personnifiant la mort dans les légendes bretonnes, n'a pas laissé de souvenirs impérissables dans les mémoires lampaulaises.

"L'Ankou, oui, c'est ce gars-là avec un chapeau paysan et une faux à la main, oui, j'ai appris ça avec la télé" me confiait un Lampaulais né au début du siècle. On se souvient en avoir entendu parler dans les prières faites lors des veillées funèbres en breton, mais aucun souvenir précis n'est évoqué. Un garçon de ferme, grand et maigre, était au début du siècle chez Feñch ar Mougn ; on le surnommait Feñch an Ankou. Une grève de Lampaul porte de nom de Toull an Ankou : le trou de l'Ankou. Une expression, prononcée par une personne qui vient de frissonner, ne laisse planer aucun doute sur la fonction de l'Ankou dans le Lampaul d'autrefois : "an Ankou zo pasêt dibiou din ha neus ket bet ehomm douzin", soit littéralement : "l'Ankou est passé par moi et n'a pas eu besoin de moi".

Il est certain qu'enquêter à Lampaul au siècle dernier aurait amené de nombreuses histoires sur ce personnage étudié par Anatole Le Braz.
 


3. Les viltansou


Toutes les personnes interrogées en ont entendu parler lors des veillées d'antan ou au travers de superstitions particulières. A la question "qu'est-ce qu'un viltansou ?" on répond généralement par "un feu follet". Il ne s'agirait donc en fait que des flammèches dues au phosphore qui s'enflamme spontanément dans certaines conditions d'humidité. Le Kamboulenn de Lampaul où on déposait autrefois les vieilles bêtes crevées était craint de nuit à cause des viltansou. D'autres endroits sur la commune, tels Hent an Iliz ou Toull ar Maoñ étaient particulièrement évités de nuit. Jean Le Roux par exemple se souvient : "j'ai vu des feux follets une fois à Toull ar Maoñ. Il devait être quatre heures du matin, je venais de Kerludu et j'allais chercher Yvon Yel au Carpont avant d'aller chez Eugène Guichoux qui nous attendait pour aller à bord du "Saint Jean". Dis donc, on voyait les feux qui sautaient, qui passaient d'une branche à l'autre ! Tu penses que je ne suis pas rester regarder ! Les vieux disaient que c'étaient des viltansou...".

En fait toute la vallée entre Milin an Aod et Le Carpont est à éviter le soir pour qui craint les viltansou. Car à écouter les anciens mis en confiance, on apprend que les viltansou sont plus que des feux follets : ils crient, ils dansent, ils sont capables de vous entraîner dans une ronde, de vous tuer même ! Bref, ils s'apparentent fortement aux lutins connus dans le folklore breton sous le nom de korrigans. Certains emploient le terme letern-noz pour feu follet et réservent l'usage de viltansou à ces petits êtres de la nuit. Qu'en dit on précisément à Lampaul ? Les viltansou se réunissent dans les prairies et là ils dansent ; on retrouve la trace de leur danse le lendemain là où poussent des champignons. Traverser les prairies après l'angélus est fortement déconseillé : les viltansou rôdent alors jusqu'au lendemain matin. Celui ou celle qui y passe malgré tout aura les lèvres fortement gercées, strobinellet ar muzellou, et c'est là un moindre mal car les viltansou peuvent tuer ou faire disparaître ! Parfois, ils s'approchent des maisons : pour se protéger, on gonfle des vessies de porc qu'on laisse en pendant sur une poutre de la maison, généralement entre la table et le lit-clos. L'écurie est aussi à protéger de la sorte. On a parfois retrouvé la crinière des chevaux toute embrouillée comme si quelqu'un était venu la tresser. Il s'agit bien sûr de l'oeuvre des viltansou.

Passer de nuit les petits ponts qui enjambent le ruisseau à Milin an Aod et à Keramelon (Poull Edarn) est donc particulièrement dangereux. On raconte l'histoire d'un homme descendant un soir de Pelleoc, qui arrivé devant le pont de Milin an Aod (Ar Chaocheur), marque un temps d'arrêt. Il dit : "Pontig Doue ! (petit pont de Dieu)", et passe le pont en courant. Arrivé de l'autre côté, il se retourne pour dire : "Pontig an Diaoul ! (petit pont du Diable)" avant de disparaître vers les fermes de Plouarzel. Peut-être voulait-il se protéger des viltansou ? ou pire, du diable ?

Une autre histoire m'a été racontée dans le même genre. Un klaskeur-bara (un mendiant, littéralement : chercheur de pain) traversait à pied à basse-mer en bas de Pors-Scaff pour rejoindre Plouarzel. Alors qu'il enjambe le petit ruisseau qui vient de la vallée de Milin an Aod, il entend une voix près de lui qui dit :

- Amañ eo deut an eur ha n'eo ket deut an den ! (ici l'heure est arrivée et l'homme n'est pas venu). L'homme poursuit sa route, pas très fier -on s'en doute- et s'arrête à la première ferme qu'il rencontre : Kerneuzeut. Là, il raconte son aventure au cultivateur qui, pour le réconforter, lui sert un bol de lait. Et c'est alors que le klaskeur-bara trépasse. Cette version est celle entendue par ma grand-mère à Keramelon. Une légère variante a été recueillie à Pors-Scaff ; le cadre est le même mais lorsque le mendiant traverse, la voix dit :

- Beuzeut e vi ! beuzeut e vi ! (tu seras noyé !)", et il se noie effectivement dans son bol de lait...

Il s'agit certainement ici d'un fragment d'une ancienne légende. Collecter de telles histoires à Lampaul en fin de XXème siècle, dans une société traditionnelle éclatée où la télévision introduite dans chaque foyer remplace depuis plusieurs décennies les veillées d'autrefois devient chose exceptionnelle. On notera que, dans ces dernières histoires, les viltansou ne sont pas explicitement nommés. En sont-ils réellement les acteurs, ou existerait-il d'autres mauvais esprits (traou fall)? S'agit-il de l'Ankou qui poursuit inlassablement son travail de fossoyeur de l'humanité ? Ces histoires laissent libre cours à l'imagination.
 


4. Les superstitions

Dans la liste qui suit, on trouvera d'autres histoires (cf. larmes, pierres-bornes), toujours recueillies à Lampaul par mes soins, parmi des superstitions dont le souvenir chez les anciens de la commune est plus ou moins vivace aujourd'hui. On notera dans cette liste l'absence de croyances en rapport avec le nombre 13 ou les échelles. Certaines superstitions ont dû progresser par chez nous avec la généralisation de la francisation. J'ai essayé de localiser le quartier où la superstition était attestée à défaut de pouvoir citer la personne qui m'avait renseigné ; plusieurs personnes ont accepté de me parler sous réserve que je ne donne pas leur nom. Kermelon et Pors-Scaff signalent des superstitions recueillies au sein de ma famille.

Comme je l'ai dit dans l'introduction, il est difficile de mettre en place un plan d'enquête qui vise à l'exhaustivité. Aussi serais-je reconnaissant envers tout Lampaulais qui pourrait (ou plutôt : qui voudrait, car on le peut, j'en suis convaincu !) compléter la liste qui suit.
 
 


Barattage Pour réussir le barattage lorsqu'il fait froid, il est conseillé de mettre quelques pièces d'argent au fond de la baratte (Kermelon).
Belette 1. Voir une belette est très mauvais signe. Son passage annonce un malheur imminent (Kermelon). Pour éloigner le mauvais sort, on peut dire (Penn ar C'hreac'h) lorsqu'on aperçoit une belette :

Kaerell, kaerell

Kaerell Gatell

Bara gwiniz da Gatell

Bara torz d'ar gaerell

2. Une belette qui grimpe sur la tête d'un enfant annonce que celui-ci ne grandira pas (Lannic).

Castrer Celui qui castre un cheval doit avoir de l'argent d'un autre dans sa poche.
Chat 1. Un chat né en mai n'est pas bon pour attraper les souris. Il n'est bon qu'à rapporter des serpents dans la maison.

2. Le propriétaire d'un chat noir est riche car un chat noir chie de l'or.

Chaussures Des chaussures posées sur la table de la maison annoncent une chicane familiale (Kermelon).
Coucou Si le coucou ne chante pas avant le 15 avril, il meurt (Keryevel). Si tu as des sous dans la poche lorsque tu entends le coucou chanter la première fois de la saison, tu seras riche toute l'année (Keryevel, Pors-Scaff). Si tu as quelques sous dans la poche lorsque le coucou chante la première fois de la saison, il faut vite courir et tu seras en forme le reste de l'année.
Couteaux 1. Deux couteaux croisés sur un table annoncent une dispute.

2. Un couteau posé sur la table, le côté tranchant vers le haut, indique un mariage prochain. Par contre, le côté tranchant vers le bas indique un deuil proche (Kermelon).

Crêpes Après un dîner de crêpes, si on veut sortir de la maison, il faut manger un morceau de pain ; sinon on part avec les viltansou.
Délivrance Lorsque la jument a mis bas, il est de tradition de mettre sa délivrance sur l'aubépine proche de la maison, cela portera chance à la maisonnée (Kermelon). D'autres étendent la délivrance sur un orme (Kerujan).
Digitales Il ne faut pas apporter des digitales dans la pièce où l'on fait du leaz-hir (sorte de yaourt), on ne pourrait pas le réussir.
Grimaces A un enfant qui fait des grimaces : "si le vent tourne, tu resteras comme ça".
Larmes "Il y avait autrefois une femme à Lampaul qui s'était retrouvée veuve très jeune. Il ne lui restait de son mariage qu'un seul enfant, un petit garçon qu'elle chérissait plus que tout. Hélas, son fils tomba bientôt malade et décéda rapidement, laissant sa mère dans un profond désespoir. La pauvre femme était inconsolable et pleurait à chaudes larmes jour et nuit. Les semaines et les mois passaient sans que cette douleur ne s'estompe : la veuve pleurait toujours la disparition de son petit. La famille et le voisinage s'inquiétaient de voir une telle obsession nuire à la santé de la jeune femme. Conseil lui fut donné d'aller demander l'avis du recteur de la paroisse. Ce dernier, qui connaissait bien la malheureuse, lui dit :

- Puisque vous souhaitez revoir votre fils, il vous faudra sortir après minuit et regarder attentivement. A cette heure, les anges se promènent et vous seule pourrez les voir car vous avez un grand chagrin. Parmi eux sera votre fils et vous pourrez lui parler.

La femme retrouva un peu d'espoir et attendit avec impatience la nuit. Et elle vit les anges comme le recteur le lui avait dit. Elle observait attentivement les visages des anges qui passaient sous ses yeux, mais elle n'y reconnaissait pas son fils. Lorsque le dernier ange du groupe fut passé, elle aperçut un petit ange isolé qui avançait moins vite que les précédents ; elle reconnut enfin son fils. Il était trempé et portait deux lourds seaux d'eau.

- Mon pauvre petit ! Que t'est-il arrivé ? Pourquoi es-tu si lourdement chargé ?

- Maman, depuis que je suis parti tu n'as cessé de pleurer. Toutes les larmes que tu verses pour moi je suis condamné à les porter ainsi. Cesse donc de pleurer pour me délivrer.

Puis le fils disparut de la vue de sa mère. Les pleurs de la mère diminuèrent par la suite pour finalement disparaître." (Perros).

Maison Lorsqu'on construit une maison, on scelle dans les quatre coins une médaille (Notre Dame de Trézien, Notre Dame de Lourdes, peu importe...) afin de porter chance à la future maison. Dans ce même but, il est indispensable de mettre un bouquet sur le haut de la cheminée après achèvement des travaux.
Morts 1. Il ne faut jamais laisser fermée à clef la porte de la maison du défunt pendant son enterrement. Durant ce même temps, sa maison ne doit jamais rester vide (Kernaëret).

2. Quand il y a un mort entre Pors-Scaff et Le Croas-hir, il y en aura forcément trois. S'il en passe quatre, il en passera sept, et s'il en passe huit, il en passera neuf (Kermelon, Pors-Scaff). Signalons des croyances similaires à Plouarzel ; lorsqu'il y a un mort entre le Rumeur et Ar Groaz Ijel, il y en aura deux autres. Idem par la partie de Plouarzel située entre Ar Groaz Nevez et Pont-Reun.

3. Une flamme de bougie qui vacille et menace de s'éteindre pendant la messe annonce un trépas dans la paroisse. La cloche de la communion qui sonne en même temps que l'heure au clocher de l'église annonce également un décès imminent (Pors-Scaff).

4. Si quelqu'un allume un cierge dans l'église de Trézien, et que la flamme s'éteint tout de suite, cela signifie qu'il y aura un décès très prochainement dans sa famille. 

Noël 1. "Une nuit de Noël, deux chevaux se parlaient :

- Que feras-tu demain ?

- Envoyer mon maître au cimetière.

Le lendemain, le maître était mort.."

2. La nuit de Noël, il faut donner à manger aux bêtes car cette nuit-là, il n'y a que l'homme et le crapaud qui dorment.

3. Bûche. Cf. : orage.

Noyés 1. Un noyé se met à saigner lorsqu'un de ses proches le découvre sur le rivage (Pors-Scaff, Kernaëret).Variante: des larmes coulent de ses yeux (Lannic).

2. Le corps refait surface 15 jours après avoir été au fond. Variante : neuf jours ou vingt et un jours.

3. Les familles sont toujours prévenues du malheur par un signe, avant que la nouvelle ne leur parvienne ; une clarté soudaine dans le lit-clos, un bruit contre le carreau, une assiette qui tombe du vaisselier...

4. Un homme qui se noie ira tout de suite au fond s'il a le foie noir ; il restera en surface s'il a le foie blanc (Kerludu).

Orage Lors de la nuit de Noël, on brûle dans la cheminée un gros morceau de bois, une bûche que l'on flambe juste un peu ; on la conserve ensuite dans un coin de l'âtre. Lorsqu'un orage éclate dans la région, on remet alors un morceau de la bûche dans le feu, afin de protéger la maison.
Pain Il ne faut jamais poser le pain à l'envers. Explication : dans cette maison, on ne gagne pas le pain en restant couché sur son dos (Pors-Scaff, Kerhilloc).

Il ne faut pas poser le pain à l'envers sur la table.

Pendu On ne décroche pas la corde d'un pendu, ça porte malheur.
Pie Une pie qui traverse la route sur ses pattes est un mauvais présage pour le promeneur qui la voit devant lui (Pors-Scaff). Deux pies qui s'envolent à gauche de la route à votre approche constituent également un mauvais présage (Kerhilloc).
Pierres-bornes " Un homme se promenait la nuit avec une pierre-borne sur son dos. Il croise quelqu'un qui lui demande :

- Où allez-vous donc avec cette pierre ?

- Je ne sais pas où la poser ...

- Où la poser ? Mais là où vous l'avez trouvée !

- Merci mon bon monsieur, vous m'avez délivré.

La première personne, qui de son vivant avait déplacé des pierres-bornes (mean-harz) pour agrandir ses terres, était en pénitence depuis sa mort." (Kermelon).

Poussière Le soir, il ne faut pas mettre hors de la maison la poussière balayée à l'intérieur ; il est impératif d'attendre le lendemain. Explication : ce serait mettre dehors ce que le bon Dieu a fait durant la journée (Pors-Scaff). Certains conseillent même de ne jamais mettre la poussière dehors ; il faut simplement la mettre dans la cheminée. Mettre la poussière hors de la maison serait mettre le diable dehors (Penn ar C'hreac'h).
Puits Il ne faut pas regarder de trop près le fond du puits : le diable est au fond.
Rivière Il est déconseillé d'aller se marier de l'autre côté de la rivière (on parle de l'Aber-Ildut) ; au cas contraire, cela n'annonce rien de bon pour le couple (Pors-Scaff).
Samedi Il n'y a pas de samedi sans soleil ; il faut sécher la chemise du petit Jésus pour le dimanche (Pors-Scaff).
Siffler Il ne faut pas siffler le soir. Explications :

1. ça offense la Vierge Marie.

2. ça fait pleurer le petit Jésus. 

3. ça transperce le coeur de la vierge.

4. ça attire les viltansou (Kerludu, Pelléoc).

Siffler sur un bateau attire ou augmente le vent (croyance goémonière et gabarière).

Vendredi Saint Il ne faut pas abattre du bétail le Vendredi Saint.
Vente Lors de la vente d'un animal, le vendeur donne quelques pièces de monnaie à l'acheteur, pour lui porter chance (Kerhilloc).
Vessie de porc Les vessies de porcs sont gonflées à l'aide d'une paille et suspendues sur une poutre dans les crêches, voire même dans la maison. Leur fonction est d'éloigner les viltansou qui pourraient rôder (Kermelon). Pour réaliser pleinement leur office, il est conseillé de les remplir de neuf grains de blé (Penn ar C'hreac'h).
Vin chaud On propose du vin chaud aux jeunes mariés ; s'ils en ont envie, cela signifie que le couple a consommé avant le mariage et qu'un enfant est déjà conçu (Kermelon).

 
 
Dernière modification effectuée le 21/01/2000