En 1969, les "Etudes Celtiques" publiaient une étude d'Alain LE BERRE sur "l'influence des noms de goémons en breton, sur la toponymie nautique des côtes du LEON".
Alain Le BERRE a, dans 35 ports de la côte du Léon, présenté une collection de 45 algues parmi lesquelles des informateurs en ont reconnu régulièrement une vingtaine. Sur les 36 algues définitivement retenues, il a recueilli environ 250 noms différents sur toute cette côte ! Son explication du phénomène est la suivante : "la nécessité des échanges suscite et développe le vocabulaire, et les goémons, dont la production massive est très localisée, n'ont jamais donné naissance à un grand courant économique national".
Notre association possède
une copie de cette étude, que chacun peut consulter. Nous nous limitons
ici à ordonner les résultats recueillis àPorspaul,
probablement auprès du goémonier Yves QUEMENEUR.
(1) MELEZ : Zostera Marina
(longues herbes en lanière,
de couleur verte devenant rousse en séchant, dont on faisait jadis
des paillasses)
(4) GLANDOUR : Enteromorpha
(algue verte, herbeuse)
(5) GLANDOUR : Ulva lactuca
(salade de mer, comestible)
(7) KORRE : Ascophyllum nodossum
(Thalle dépassant
1,50 m, aplati portant des vésicules pleines de gaz)
(8) BEZIN DU : Fucus vesiculosus
(algue portant de petites
vésicules sphériques pleines de gaz (flotteurs))
(9) LINOCH : Himanthalia elongata
(longues lanières
aplaties de 1 à 2 m)
(11) KALBAN : Fucus serratus
(algue sans vésicule,
avec denticulation en dents de scie sur le bord du thalle)
(12) BEZIN DU : Fucus spiralis
(un thalle aplati en lanière,
dont l'extrémité est remplie de liquide : caractérise
cette algue)
(14) BEZIN DU BIHAN : Pelvetia canaliculata
(petit goémon noir,
jaune quand il est humide, en petites touffes (15 cm), du niveau des plus
hautes eaux)
(15) MOR SPERN RUZ : Cystoseira fibrosa
(algue aux frondes légères,
de quelques dm, poussant dans les cuvettes profondes)
(16) KALKOD : Saccorhiza polyschides
(algue caractérisée
par un bulbe creux à la base, ou crampon, très volumineux,
un stipe court et plat, des frondes lamellaires de 2 m)
(17) MELKARN : Laminaria hyperboréa
(algue à grand stipe
rigide, thalle important qui se détache tous les ans et vient à
la côte en goémon d'épave durant avril. On en faisait
jadis de la soupe)
(18) PUTUM : Alaria Esculenta
(thalle de 2 m, monolame,
séparé par une nervure médiane, et godronné
sur les bords)
(19) RUBANOU : Laminaria saccharina
(thalle monolame de plusieurs
mètres, godronné sur les bords, mais sans nervure médiane)
(20) TALI : Laminaria digitata
(laminaire caractérisée
par un stipe flexible et lisse. Thalle de 2 m)
(21) TALI BOUK : Laminaria ochrolenca
(espèce très
voisine de la précédente, mais reconnaissable à la
couleur jaune claire de ses thalles)
(22) LINOCH : Chorda filum
(thalles cylindriques en
lacets minces, en touffes, pouvant atteindre 5 m)
(27) LOSTOU KEZEG : Furcellaria fastigiata
(thalles ramifiés
en rameaux cylindriques de 25 cm)
(33) BEZIN BIHAN GWENN : Gigartina stellata
(petit goémon crépu,
de 15 cm, rouge foncé, noir à la dessiccation, virant au
blanc après traitement, confondu souvent avec le suivant. Ils sont
très recherchés tous les deux pour la confection du carraghen)
(34) DELIOU KAROTEZ : Chondrus crispus
(très voisin du (33)
et plus recherché)
(35) KERLUZ : Rhodimenia palmata
(thalle en lame, rouge brun,
de 50 cm, fréquemment en épiphyte sur (17). Comestible)
Signalons pour finir, qu'Alain LE BERRE a réalisé une remarquable étude sur "l'Ichtyonymie bretonne" (étude sur les noms de poissons, publiée en trois volumes).