Le bornage
 
 
Le bornage, également appelé transport intérieur au début du siècle dernier, désigne un armement à la navigation côtière limité géographiquement autour du port d'armement du bateau.
Ces limites, fixées par les Affaires Maritimes, sont variables suivant les époques :
C'est à l'aide de bateaux de charge de 20 à 30 tx, localement connus sous le nom de gabare (breton : gobar) que les lampaulais se sont consacrés au bornage. Ces bateaux sont alors tous gréés en sloup.
 
Gabare à Brest
Gabare à Brest
    Lampaul, situé entre des îles très peuplées et une rade de Brest en développement constant autour de son port de guerre, avait de beaux atouts pour participer à cette activité : Le sable surabondant de son littoral et la proximité immédiate des carrières de pierres de l'Aber-Ildut lui assuraient un quasi-monopole dans ce genre de traffic.
    l'histoire sous l'Ancien Régime. En effet, "les navires affectés (au ravitaillement de Brest) se disent affrêtés pour le service du Roi ; leurs maîtres s'abstiennent de toute déclaration à l'Amirauté et demeurent par là inconnus du siège. En 1782, les officiers avouent qu'ils sont incapables de leur fournir le moindre renseignement sur le dénombrement des marins attachés au port de Brest" note Joachim Darsel.
    Au début du XIXème siècle, les gabariers lampaulais constituent un milieu fermé  dominé par quelques familles héritières d'une certaine tradition maritime : Guichoux, Lamour, Russaouen, Petton, Kermaïdic, Cornen, Ezou... et surtout Podeur, une des très rares familles propriétaire de gabare. En effet, à l'époque, les propriétaires des gabares lampaulaises sont généralement des entrepreneurs brestois et des négociants en vin.
Le décret impérial du 24 août 1859, qui marque le début de la construction du port de commerce de Brest, va donner un véritable coup de fouet à l'économie locale. Les lampaulais se constituent à la hâte une flottille essentiellement composée de bâteaux de rencontre. Peu de famille disposent en effet des fonds nécessaires à la construction de ces bâteaux de charge
 
Gabares à Brest
 De nombreuses gabares faisaient le transport de la pierre et du sable vers Brest. On voit ici plusieurs d'entre elles dans les bassins du port de commerce.
Les années 1890 verront arriver quelques commandes de bâteaux neufs aux chantiers de Paimpol tout d'abord, puis à ceux de Camaret vers lesquels se tourneront finalement les lampaulais à partir de 1910.
Cette flotille, qui oscillera entre 20 et 30 gabares se consacrera au traffic de la pierre, au transport des cendres et fumiers de goémon des îles ainsi que de la soude et de résidus. Le commerce du sable est toutefois l'activité majeure de ces bâteaux.     L'apparition des treuils de charge avec benne vers 1930 puis la motorisation de la propulsion vont encore spécialiser les marins lampaulais dans le commerce du sable. Le tonnage des bateaux augmente, un nouveau type de gabare apparaît : le sablier mixte, souvent gréé en dundee.
 

Dernière modification effectuée le 20/12/1999