Le bornage, également appelé transport intérieur au début du siècle dernier,
désigne un armement à la navigation côtière limité géographiquement autour du
port d'armement du bateau.
Ces limites, fixées par les Affaires Maritimes, sont
variables suivant les époques :
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En 1900, le bornage est confiné dans un secteur
défini par 45 Milles autour du Conquet. La limite Nord est la Pointe de
Roscoff, la limite Sud est la Pointe de Penmarch.
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En 1937, suite à la disparition du Quartier Maritime
du Conquet au profit de Brest, le rayon du bornage est de 65 Milles autour de
Brest. La limite Nord devient l'île de Batz, la limite Sud : Concarneau.
C'est à l'aide de bateaux de charge de 20 à 30 tx, localement
connus sous le nom de gabare (breton : gobar) que les lampaulais se sont consacrés au bornage.
Ces bateaux sont alors tous gréés en sloup.
Gabare à Brest
Lampaul, situé entre des îles très
peuplées et une rade de Brest en développement constant autour de son port de
guerre, avait de beaux atouts pour participer à cette activité : Le sable
surabondant de son littoral et la proximité immédiate des carrières de pierres
de l'Aber-Ildut lui assuraient un quasi-monopole dans ce genre de traffic.
l'histoire sous l'Ancien Régime. En
effet, "les navires affectés (au ravitaillement de Brest) se disent affrêtés
pour le service du Roi ; leurs maîtres s'abstiennent de toute déclaration à
l'Amirauté et demeurent par là inconnus du siège. En 1782, les officiers avouent
qu'ils sont incapables de leur fournir le moindre renseignement sur le
dénombrement des marins attachés au port de Brest" note Joachim Darsel.
Au début du XIXème siècle, les
gabariers lampaulais constituent un milieu fermé dominé par quelques
familles héritières d'une certaine tradition maritime : Guichoux, Lamour,
Russaouen, Petton, Kermaïdic, Cornen, Ezou... et surtout Podeur, une des très
rares familles propriétaire de gabare. En effet, à l'époque, les propriétaires
des gabares lampaulaises sont généralement des entrepreneurs brestois et des
négociants en vin.
Le décret impérial du 24 août 1859, qui marque le début
de la construction du port de commerce de Brest, va donner un véritable coup de
fouet à l'économie locale. Les lampaulais se constituent à la hâte une flottille
essentiellement composée de bâteaux de rencontre. Peu de famille disposent en
effet des fonds nécessaires à la construction de ces bâteaux de charge
De nombreuses gabares faisaient le transport de
la pierre et du sable vers Brest. On voit ici plusieurs d'entre elles dans les
bassins du port de commerce.
Les années 1890 verront arriver quelques commandes de
bâteaux neufs aux chantiers de Paimpol tout d'abord, puis à ceux de Camaret vers
lesquels se tourneront finalement les lampaulais à partir de 1910.
Cette flotille, qui oscillera entre 20 et 30 gabares se
consacrera au traffic de la pierre, au transport des cendres et fumiers de
goémon des îles ainsi que de la soude et de résidus. Le commerce du sable est
toutefois l'activité majeure de ces bâteaux.
L'apparition des treuils de charge avec benne vers 1930 puis la motorisation de
la propulsion vont encore spécialiser les marins lampaulais dans le commerce du
sable. Le tonnage des bateaux augmente, un nouveau type de gabare apparaît : le
sablier mixte, souvent gréé en dundee.
Dernière modification
effectuée le 20/12/1999