DE L'USAGE AUTHENTIQUE DES PRENOMS

dans une société bretonne traditionnelle


Un collectage systématique des prénoms
Dénomination utilisant le prénom
Création à partir d'un nom
Les absents du présent collectage

UN COLLECTAGE SYSTEMATIQUE DES PRENOMS

Le besoin de distinguer un individu dans une communauté se fait nettement ressentir lorsque celle-ci connaît un certain développement sur le plan numérique. Le prénom ne suffisant plus, il faut lui adjoindre "autre chose", une autre chose qui aura tendance à devenir héréditaire et qui sera figé par l'écrit, pour notre civilisation, vers la fin du Moyen-Age. C'est ce que nous appelons en français le nom de famille, plus simplement le nom, et plus savamment le patronyme. Ce n'est rien d'autre qu'un surnom, en ce sens qu'il précise le porteur du prénom ; la langue anglaise, plus judicieuse sur ce point, utilise name pour prénom et surname pour nom de famille, mettant ainsi l'accent sur l'importance primitive du prénom.

On distingue généralement quelques grands groupes parmi l'ensemble des noms de familles : les noms de métiers, les sobriquets, les noms d'origine toponymique, etc... Le groupe manifestement le plus important est celui des anciens noms de baptême, c'est-à-dire des prénoms : parmi les 20 noms de famille les plus portés en Bretagne, 16 sont en effet d'(anciens) prénoms ! Le patronyme Martin est connu  dans 909 communes, c'est le plus répandu dans notre région. Arrivent ensuite les Thomas, Simon, Hamon, Lucas et Hervé qui sont connus dans plus de 700 communes de Bretagne  . Parmi les patronymes les plus portés, le groupe des prénoms domine également tous les autres. Cela signifie que dans le système de dénomination au sein d'une société traditionnelle, le prénom connaît une place prépondérante.

Une idée assez naturelle est d'étudier les prénoms sur une communauté traditionnelle homogène en effectuant auprès des anciens un collectage systématique des formes utilisées oralement, et en analysant sur des exemples concrets les processus de dénomination d'un individu du groupe. C'est ce que je me suis proposé de faire sur la commune de Lampaul-Plouarzel (Finistère) où le breton était, jusqu'à il y a peu, la seule langue en usage. Le collectage, débuté en 1987 dans le cadre de recherches sur la toponymie nautique, n'est devenu systématique qu'à partir de 1990. C'est à partir de cette date que, plus généralement, les identités non officielles des Lampaulais ont été répertoriées.

Le résultat du collectage, en ce qui concerne les prénoms, est présenté ici sous la forme d'une liste classée dans l'ordre alphabétique des formes bretonnes suivies de leur équivalent  français. Le nombre entre parenthèses qui accompagne le prénom breton désigne la fréquence, c'est-à-dire le nombre de personnes désignées par cette forme du prénom. Il permet donc de mieux apprécier la valeur lampaulaise du prénom. Des prénoms comme Bi (11) et Yoñ (10) qui peuvent surprendre font donc bien partie du paysage onomastique lampaulais alors que Katou (1) et Simiri (1) font plus figure de prénoms marginaux à la limite du surnom, au sens où ce mot est perçu actuellement.

Toutes les formes présentées dans cette liste ont donc été collectées oralement et désignent des personnes ayant vécu à Lampaul ou dans son proche voisinage. Cette remarque est importante car elle restreint le champ d'enquête. J'aurais en effet pu considérablement rallonger l'inventaire en notant tous les noms de saints que chaque paroissien qui se respecte a entendu à la messe ou au cours des lectures du fameux "Buhez ar Zent" que possédait quasiment chaque famille du Léon. Des formes comme Eozen ou Mikeal qui sont pourtant connues oralement échappent à mon collectage car aucun exemple précis n'a pu être proposé.

La guerre 14-18 ayant opéré un immense brassage culturel, de très nombreux prénoms nouveaux vont apparaître sur Lampaul dès les années 1920. C'est pourquoi une limite supérieure a-t-elle été fixée pour le collectage : seuls les prénoms des personnes nées avant le premier conflit mondial ont été recueillis. Mais, dans l'ensemble, la population étudiée est celle née aux alentours de 1850, ce qui correspond grosso modo à la génération des grand-parents des personnes nées au début de ce siècle. La personne la plus ancienne répertoriée est Giyon Kolo né en 1806. Pour identifier les personnes, j'ai eu fréquemment recours aux registres de l'Etat-Civil, ainsi qu'aux recensements de population, ce qui a permis de réactiver la mémoire orale.

Mais au fait, qu'est-ce qu'un prénom breton ? En donner une définition n'est guère facile. Des prénoms comme Yann, Gwennolé, Reunan ou Hervé sont unanimement perçus comme bretons. D'autres comme Roparz ou Bernez également, même si du point de vue linguistique, ils sont d'origine germanique. Fallait-il les évincer du collectage ? Certes non, pas plus que les formes comme Emili ar C'howel, Ogust an Amour ou Jañ Diverrez qui désignent des personnes respectivement nées en 1845, 1846 et 1867, et dont le breton était la langue quotidienne.
 

DENOMINATION UTILISANT LE PRENOM

Il est peu fréquent de rencontrer un prénom utilisé seul. Cela arrive quelques rares fois. Par exemple : Metig pour Guillemette, Simiri pour François-Marie, Jilog pour Achille (?) ou Kaour pour Corentin. Dans ces cas-là, le prénom est un prénom rare dans la communauté et donc aucune ambiguïté n'est possible, ou alors il s'agit d'une déformation linguistique caractéristique et peu commune du prénom qui empêche toute confusion.

Le prénom s'accompagne fréquemment de la forme bretonne du nom de famille :
Boun Yann   pour Yves Jean
Feñch ar Mougn pour François Le Moigne
Marne ar C'hloareg pour Marie-Renée Cloarec
Yoñ ar Younkeur pour Marie-Yvonne Joncqueur
Ogust an Amour pour Auguste Lamour
Yann Zalaun  pour Jean Salaün
Yel ar Gwichous pour Gabrielle Guichoux

On obtient ainsi une forme qu'on pourrait qualifier d'identité officielle bretonne. Parfois, on associe cette identité d'un des parents au prénom usuel de l'enfant :

Jobig Jan Betoun (Joseph, fils de Jeanne Petton)
Von Jan Lukas (Yvonne, fille de Jeanne Lucas)
Fin Jañ Mougn (Josephine, fille de Jean Le Moigne)
Job Feñch ar Mougn (Joseph, fils de François Le Moigne)
Jim Saig ar C'here (Joachim, fil de François Quéré)
Jañ Jakez Yann (Jean, fils de Jacques Jean)

La configuration la plus fréquente est le prénom suivi d'un surnom : Soaz ar C'hanaly, Louis ar C'habiten, Feñch an Ankou, Job ar Veoc'h, Feñch ar Bleud, Biel an Anaon, Saig an Tevenn, Michel ar C'hi Rouz, Paol ar C'hleiz, Noñn an Toeur, etc....

Ceci ne représente qu'une infime partie d'un sujet qui mériterait une étude à lui seul. Mais une telle étude ne pourrait être publiée sans froisser l'amour propre d'une frange de la population qui considère le surnom comme une insulte à la personne dénommée.

Le surnom est souvent héréditaire. Pour la famille appelée Ki Rouz, le surnom s'est transmis sur quatre générations. Si ce cas est exceptionnel, le surnom franchit cependant régulièrement le cap des deux générations.

Parfois le surnom est un nom de lieu : Yann Gergestan (Jean de Kerguestan), Jefig Kernac'h Kad (Marie Joseph de Creac'h Gad), Jeñig an Ti Du (Jean de la Maison Noire), Annaig Borz Skaf (Anne de Pors Scaff), Ivonañ ar C'harrbount (Yvonne du Carpont)...

Examinons à présent quelles sont les possibilités offertes à l'apposition de deux prénoms.
 

1. Prénom + prénom du père

On rejoint ici, dans l'esprit, la formation des patronymes commençant par Ab, où Ab représente une forme évoluée de Mab = fils ; ainsi les Abernot, Abhamon, Abhervé et Abjean signifient : fils de Ernault, fils de Hamon, fils de Hervé et fils de Jean. Sur ce même modèle on trouve, sans le préfixe ab :
Mari Vennole (Marie fille de Guenolé)
Louis Bi Vihan (Louis fils du Petit Jean-Marie)
Bel Prosper (Isabelle, fille de Prosper)
Bi Bounig (Jean-Marie fils de Yvon)
Herve Michel (Hervé, fils de Michel)
Boun Jarl (Yves, fils de Charles)
Marne Fransez (Marie-Renée fille de François)
 

2. Prénom + prénom de la mère

Bien que ce cas soit assez fréquent, il ne faut pas y chercher une marque du matriarcat celte. Des circonstances telles que le décès du père suffisent à faire repérer l'enfant par rapport à sa mère. Parfois, également, c'est l'homme qui vient habiter chez ses beaux-parents après son mariage : il est donc repéré par rapport à sa femme et endosse son prénom en guise de surnom qu'il transmet par la suite à ses enfants :

Feñch Anna (François, fils d'Anne)
Frañswa Ji (François, fils d'Anastasie)
Soaz Katou (Françoise, fille de Catherine)
Von Marig (Yvonne, fille de Marie)
Iv Anet (Yves, fils d'Annette)
Janig Yel (Jeanne, fille de Gabrielle)
Bel Marne (Isabelle, fille de Marie-Renée)

Lorque le prénom se transmet, tous les enfants généralement en héritent et la confusion avec un patronyme existant devient possible. Mais le cas de la transmission du prénom sur deux générations  n'a pas été rencontré, même si rien ne devrait s'y opposer : Yel Frañsez est la mère de Janig Yel et non pas de Janig Frañsez. On trouve également le nom Bi Moñig qui rappelle que Jean-Marie a été élevé chez sa tante Marie-Yvonne.
 

3. Prénom + prénom de l'époux

Tin Michel (Léontine, épouse de Michel)
Von Silver (Yvonne, épouse de Sylvain)
Yoñ Fursi (Marie-Yvonne, épouse de Furcy)
Perin Fransez (Perrine, épouse de François)
Marjan Gwennole (Marie-Jeanne, épouse de Gwennolé)
Marivon Marsial (Marie-Yvonne, épouse de Martial)
 

4. Prénom + prénom de l'épouse

Tor Nonañ (Victor, époux de Marie-Yvonne)
Yoen Ji (Yves, époux de Anastasie)
To Mari Vihan (Christophe, époux de la petite Marie)
Reunan Dinañ (René, époux de Claudine)
Gwilyou Zofi (Guillaume, époux de Sophie)
Ivon Glaodin (Yves, époux de Claudine)
 

5. Trois prénoms

Ce cas est assez rare sur Lampaul, même s'il semble être répandu sur d'autres communes . On relève un Emil Saig Perin pour Emile fils de François, petit-fils de Perrine, ainsi qu'une Janig Louis Bi Vihan pour Jeanne, fille de Louis, petite-fille du petit Jean-Marie. Si Janig Louis Bi Vihan est une forme effectivement recueillie, la plupart du temps c'est Janig Louis qui prédomine.
 
 

CREATION A PARTIR D'UN PRENOM

L'accent tonique, qui a une très grande importance dans la langue bretonne, amène à couper le prénom et à n'en conserver qu'une partie qui peut être le début ou la fin, suivant où est placé cet accent.

avec l'aphérèse, on ne conserve que la seconde partie du nom tronqué :

Viktor  -> Tor
Reneañ -> Neañ
Visañta -> Santa
Frañseza -> Seza
Gabrielle -> Yel
Eufraz  -> Fraz

C'est, de loin, le procédé le plus courant.

avec l'apocope, par contre, on ne conserve que la première partie du nom. Ce phénomène est beaucoup plus rare. Notons cependant :

Stanislas -> Stanis
Filomen -> Filo
Kaourintin -> Kaour
Melani  -> Mela
 

Les diminutifs sont formés à l'aide du suffixe "-ig". Celui-ci peut être ajouté en principe à n'importe quel prénom. Toutes les formes ainsi créées ne survivent pas au passage à l'âge adulte de la personne désignée. Perinig se disait lorsque Perrine était petite, mais a cédé la place à Perin lorsque celle-ci a atteint un âge lui permettant socialement de jouer un rôle. Cette forme n'est donc pas répertoriée dans la présente étude. Beaucoup de diminutifs désignent cependant des personnes jusqu'à la fin de leur vie : lorsque Annaig Borz Skaf décède en 1929, elle a 70 ans. Marig Eliez s'éteint à l'âge de 82 ans... Rien ne semble donc s'opposer à ce qu'actuellement un enfant soit baptisé d'un prénom sous sa forme diminutive.

Les hypochoristiques, c'est-à-dire les suffixes gentillets que l'on ne sait trop expliquer linguistiquement, mais qui contribuent à montrer l'affection dans la communauté, sont également fréquents.

La suffixation en "-ou" a été rencontrée pour Jacques : Jak + ou = Jakou, et peut-être pour Catherine à la suite d'une apocope : Katarin * Kat + ou = Katou.

La suffixation en "-on", ou sous sa forme nasalisée "-oñ", constitue un shéma plus classique.
Iv + on   =  Ivon    (ou Ivoñ)
Gi + on  = Giyon  (ou Giyoñ)

Ces hypochoristiques n'excluent pas l'addition d'un diminutif : Ivonig et Giyonig sont en effet couramment employés. Quelques très rares prénoms tolèrent l'accompagnement de l'article défini. Henri et Yves sont les seuls dans ce cas à Lampaul. Ils donnent an Erri et an Iv.

La suffixation en "-enn" a été entendue une seule fois, pour le prénom Fleurentine :Fleur + enn  *  Fleurenn.

Lorsqu'un adjectif précise le prénom, il subit généralement une mutation adoucissante, qu'il soit masculin ou féminin.

Viktor + braz   =  Tor vraz
Gwennole + koz  =  Gwennole goz
Jañ + bihan   =  Jañ vihan
Kristof + braz   =  Kristof vraz
Stevan + braz    =  Stevan vraz
(on entend pourtant : Bounig braz, Feñch koz, etc...)
Mari + bihan   = Mari vihan
Perin + koz   =  Perin goz
 
 

LES ABSENTS DU PRESENT COLLECTAGE

Curieusement des noms de saints comme Arzel (Armel), Alar (Eloy), Ildut ou Egarec qui sont pourtant connus dans la région n'ont pas été recueillis lors de mes enquêtes auprès des anciens Lampaulais. Des formes comme Mikeal ou Yann-Vari à la place de Michel ou Jamari, bien qu'attendues, n'ont pas été entendues non plus.

Quelques prénoms attestés à l'état civil demeurent inconnus des anciens :
Jaques Appolinaire est appelé   Jakez
Yves-Marie Augustin  Bounig
Hervé Odilon  Hervé
Yves-Marie Cyriaque  Ivon
Marie Catherine est appelée  Marig
Anne-Marie Augustine  Mimi

Cette remarque est importante : une étude réalisée uniquement sur des sources écrites induirait des erreurs grossières, car des prénoms comme Appolinaire, Augustin, Augustine, Odilon ou Cyriaque sont des prénoms ignorés par la communauté présupposée les véhiculer.
Correspondent-ils à un "caprice" du parrain ou d'un parent lors du baptême ? Ou alors sont-ils le reflet d'une mode ? Le fait est que ces prénoms, très officiellement donnés, ont été rejetés par l'entourage du baptisé ;

Dans le même ordre d'idée, mon collectage fait apparaître que les formes composées sont très peu utilisées : aucun Jean-Jacques ou Jean-François n'a été recensé oralement alors que les hommes qui portent ces prénoms sont nombreux dans le pays. Seuls des Frañswa-Mari, des Jamari (ou Jambar) et des Jarene ont été entendus pour les hommes. Pour les femmes par contre, on trouve plus d'exemples grâce aux composés "Marie + prénom".

On notera également une difficulté rencontrée au cours de ces travaux : il arrive que le prénom usuel ne soit pas le prénom de l'Etat-Civil mais celui de l'Eglise. Comment reconnaître Emil Saig Perin sous l'identité officielle de Joseph Marie Kerebel ? ou Titi Kornen sous celle d'Ursule Virginie Cornen ? Seuls les registres du presbytère offrent la solution : le premier a été baptisé Emile Joseph Marie Kerebel, et la seconde Albertine Ursule Virgine Cornen ! La pourtant courte distance entre l'église et la mairie amenait souvent de bien périlleuses escales...

Les registres de baptême ne fournissent cependant pas toujours la solution. Ainsi, Jean-Marie Floch connu sous le nom de Feñch ar Floc'h est bien déclaré Jean-Marie, et non François, sur les deux registres concurrents. Les explications manquent également pour Marie-Renée Eliès, connue sous le nom de Annaig Borz Skaf (mais que la famille appelait Tintin Reneañ) ainsi que pour René Lucas, exclusivement connu sous le nom de Yann Gervran... Bien des surprises attendent le chercheur habitué à la rigueur administrative !

Pour conclure, il est à souhaiter que des travaux similaires soient effectués sur d'autres communes. L'importance du prénom dans une société traditionnelle est telle qu'on le retrouve dans tous les domaines-clefs de l'onomastique. Il serait bien regrettable qu'une telle étude soit réalisée uniquement sur des sources écrites lorsque la tradition orale que véhicule les derniers bretonnants se sera définitivement éteinte. Ce travail, effectué dans l'esprit décrit plus haut, permettra d'appréhender une société traditionnelle vivante, émouvante, qui regorge d'ingéniosité pour identifier les individus qui la constituent.

Je voudrais ici remercier tous les anciens dont la mémoire se reflète trop partiellement à travers cette étude. Merci également à Mikael Madeg, qui est indirectement à l'origine de ce collectage, ainsi qu'à Per Pondaven pour ses remarques.
 
 
 

   Yann RIOU - août 1993



l'étude de Bernard Le Brun et Gwennole Le Menn "La répartition géographique des noms de famille dans le Finistère en 1836". Mémoire de la société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne - tome LXIV, p 368.
 

La publication de tels travaux est assez rare. Signalons Jules Gros et son "Trésor du Breton parlé", 3ème partie, pages 604,605,606 et 607, ainsi que Mikael Madeg dans sa thèse de 3ème cycle "Les surnoms du Léon". Brest, décembre 1980, T 17, T 18, T 19, qui abordent sérieusement le sujet.
 

Cf Gwennolé Le Menn "Grand choix de prénoms bretons" pages 7 et 8. Editions Breizh - Spezet 1988.
 

On consultera avec profit le recueil de surnoms "Le livre des surnoms du Léon" de Mikael Madeg. Edition Emgleo-Breiz- Brud-Nevez. Brest 1989.
 

Cf Jules Gros op.cit.


Dernière modification effectuée le 2/1/99